Améliorations de la vielle à  roue.
Recensement de ce qui a été fait et de ce qui reste à  faire

Introduction

La vielle à  roue est un instrument ancien, composé de multiples pièces, dont le mode de production du son est moins élémentaire qu'on ne l'imagine.

L'intention est ici de faire connaître les perfectionnements dont l'auteur à  connaissance qui en rendent l'usage plus sûr, plus adapté à  tel projet musical, plus agréable à  l'audition.

Au fil du texte, des noms de luthiers sont cités, sans intention de favoriser ni d'exclure.

Une liste d'améliorations souhaitées est ajoutée à  la fin du document.

Pour une description rapide de l'instrument, on pourra aller là  : http://pagesperso-orange.fr/xaime/vielle.html

Rendre "à  César"

A la rédaction initiale, l'auteur a ajouté des contributions spontanées ou provoquées (cas des luthiers réagissant au droit de réponse).

Dans ce qui suit, on trouvera donc, entre parenthèses, les mentions suivantes (sig. XX) ou XX sont les initiales de la personnes. Par exemple (sig. HR) = signalé par Henri Renard, (sig. BK) = signalé par Bernard Kerboeuf, (sig. BPF) = signalé par Boudet, père et fils, (sig. DJP) = signalé par Dinota Jean-Paul...
Dans le cas o๠la personne n'est connue que par un pseudo, cela donne : sig. Ben's = signalé par Ben's.

Ceci étant, quand une personne est citée et que je n'ai aucun moyen de vérifier ses propos, j'ai pris le parti de considérer qu'elle était de bonne foi.

Un point de déontologie

Le luthier parce que c'est dans la pratique de son métier, mais aussi parce qu'il est expérimentateur, souvent enthousiaste, fait parfois des "trouvailles" qui vont faire que ses instruments seront plus appréciés. Depuis très longtemps, l'inventivité a été un facteur de compétitivité.

Ce document est un moyen pour présenter de façon compréhensible (sic ???) certains aspects de la lutherie de vielle qui ont été améliorés, ou qui pourraient l'être. Aussi les principes de ces améliorations sont-ils présentés, quand je les connais (et que je les comprends).

Mais derrière le principe, l'inventivité de tel ou tel l'a amené à  quelque chose qui n'est qu'à  lui pour un temps... celui que ses confrères s'en emparent d'une façon ou d'une autre (les brevets coûtent cher). Ces nouveautés, qui relèvent de la propriété intellectuelle, dont je pourrai avoir connaissance, je ne les dévoilerai pas ici. Je ne les propagerai pas non plus, de luthier à  luthier. Cette prise de position est très frustrante pour moi, qui suis plutà´t dans la logique du logiciel libre et du code source ouvert. Mais c'est la seule attitude que je ressente comme moralement acceptable.

La vielle d'avant

Nous allons considérer qu'il s'agit de la vielle jusque dans les années cinquante (1950), avant que cet instrument ne rencontre de nouveaux musiciens qui donnent envie aux luthiers d'en améliorer les possibilités. Voici, à  titre d'exemple une photographie du luthier Jean-Baptiste Pajot, luthier à  Jenzat (1863-1935).

Image extraite du site de la Maison de la vielle à  Jenzat. Maison de la vielle

Ceci étant, des luthiers actuels continuent à  fabriquer des vielles qui sont des copies de ces instruments... tout simplement parce que des musiciens continuent à  les aimer telles que.
Jean-Baptiste Pajot

Ce qui a été fait

Tessiture de l'instrument.

Wikipédia nous rappelle que : " En musique, la tessiture désigne l'ensemble des notes qu'un musicien, chanteur ou instrumentiste, est capable d'émettre facilement, depuis le grave, jusqu'à  l'aigu. "

Augmenter la tessiture de la vielle à  roue, c'est augmenter le nombre de notes différentes que l'on peut jouer. Pour être plus restrictif, j'ajouterai : " nombre de notes différentes que l'on peut jouer avec le clavier ". Ceci pour tenir compte du fait que les bourdons graves ne varient pas -en règle générale.

Situation de départ :

La vielle usuelle, souvent définie comme vielle soprano, est équipée de deux chanterelles d'une longueur vibrante de 34 à  35 centimètres. Les deux chanterelles sont soit accordée à  l'octave soit à  l'unisson.

Augmentation de la tessiture en rajoutant des chanterelles.

Images prises chez les luthiers :

Wolfgang Weichselbaumer

Vielle 4 chanterelles
vielle 4 chanterelles Weichselbaumer
Bernard Kerboeuf

vielle renaissance
vielle renaissance Bernard Kerboeuf
Denis Siorat

vielle 4 chanterelles
Siorat 4 chanterelles

Discussion :

Supposons que le clavier de la vielle permette d'émettre 23 notes différentes.
Le fait de rajouter des cordes (plus graves ou plus aigues) ne changera rien à  cette contrainte.
Les cordes rajoutées permettent d'étendre le jeu vers le grave ou l'aigu, mais seulement sur 23 notes

Les cordes que l'on rajoute sont prises, le plus souvent, dans ce qui est fabriqué pour les violons "alto" et leur longueur utile est en général de 36 centimètres.
Ce choix conserve un clavier à  l'identique  et l'utilisateur peut garder ses repères tactiles.
Il est possible, dans certains cas, de simuler une étendue supérieure aux 23 touches, sous réserve de disposer d'un mécanisme efficace et rapide de basculement de l'une à  l'autre. Ce mécanisme est discuté dans cette page.

(sig. BK) : Les cordes d'alto sont fabriquées pour répondre aux demandes de musiciens très exigeants. Elles sont pensées pour une longueur de vibration "nominale". Il est peut-être souhaitable de les utiliser sur cette longueur (d'utiliser la longuer totale de la corde, soit 36 centimètres)

Complément de Henri Renard, rédigé à ma demande. Rappelons ici que ce luthier réalise des vielles avec de nombreuses chanterelles (ce qui est rendu possible par sa solution de touches rotatives).

 Sur une vielle j'ai les 7 chanterelles suivantes:
- j'ai deux do  graves (do d'alto métal)  pour les accords
- un do boyau à l'octave  sup tendu à 13 kg pour avoir un son assez trad, assez moelleux
- un  sol boyau pour avoir un son trad genre vielle en sol.
- un sol d'alto  métal
- un la d'alto tendu au sol
-un do de violoncelle peu tendu en  do.
 Avec ça je peux jouer avec do ou sol à vide, et varier le timbre et  la puissance selon les cordes choisies. ...., je souhaitais avoir  de la puissance, j'ai mi les 3 cordes sol ensembles pour que ça
 crache. Au cas où je dois accompagner la voix je mettrais un do ou un  sol grave moins puissant. Si je veux accompagner la mélodie avec des  accords, je mets souvent le do boyaux avec les deux do d'accord. Si  je veux avoir des accords fixes en quarte ou quinte je mets do sol ou  sol do
  Il me manque des chanterelles pour faire du tapping, pour faire un  accord fixe en sixte, jouer dans la tessiture et la sonorité de la  vielle accordée en Ré etc.....



Augmentation de la tessiture en allongeant les chanterelles (et le clavier).

Images prises chez les luthiers :
Philippe Mousnier

Site Philippe Mousnier

Sauf erreur, il y a 33 notes possibles (à  comparer avec les 23 touches usuelles).
Clavier Mousnier
Boudet (père et fils)

Vielle alto Boudet
Boudet alto
Dominique Engles

Le site n'est pas à  jour, aussi l'image ci-contre est-elle une image d'atelier transmise par le luthier. Ici la longueur vibrante est de 52 cm.
Engles vielle longue

Discussion :
Ces instruments nécessitent une période d'adaptation quand on a appris à  jouer sur une vielle standard (soprano). Une corde plus longue, en vibration, génère un plus gros " fuseau " (l'écart par rapport à  la position d'équilibre), ce qui impose d'augmenter la distance du sautereau à  la corde en position de repos (il faut éviter que les sautereaux n'entrent involontairement en contact avec la corde).

Cas particuliers

Cas particuliers : Denis Siorat, déjà  cité a allongé un peu le clavier de la soprano pour réaliser sa vielle alto.
Henri Renard
Henri Renard propose de multiples variantes, dont des chanterelles plus longues.
Une des vielles de W. Weichselbaumer est proposée avec une longueur de corde plus grande également. Voir W.W.
Remarque : le manque de cordes spécifiques à  la vielle à  roue, de longueurs adaptées, est ici une entrave. Les cordes de violon alto, utilisables pour les vielles soprano ne peuvent aller pour les claviers longs (voir plus loin paragraphe sur les cordes). Les cordes pour violoncelle sont coûteuses.
Voir également complément en annexe.*

Jouer des accords

Pour jouer des accords, il faut soit rajouter un clavier parallèle en dessous du premier (avec la contrainte de longueur des sautereaux, comparable à  ce qui se passe sur le Nickelharpa) soit imaginer quelque chose de différent.
Cette possibilité est proposée par Henri Renard, qui a remplacé les touches tangentes par des portions de cercles en matériaux synthétiques (remarque : la personne photographiée est JC Boudet).
Vielle Renard
Je l'ai constaté, cela marche (et bien). Le mieux est d'aller sur son site ou d'en parler avec lui.

Améliorations du clavier

Possibilité d'avoir des touches plus épaisses si on le souhaite.

Je considère que c'est une amélioration, détestant les touches trop minces qui coupent les doigts.
Voici un exemple caractéristique chez Weichselbaumer : Clavier Weichselbaumer
Ici on a à  la fois des touches épaisses et aux formes arrondies.
clavier weichselbaumer
Un autre luthier au moins propose de grosses touches : Philippe Mousnier.
D'autres le font si on le demande (sig. BK) (sig.DE). D'autres vous envoient " aux pelotes ". C'est très regrettable, compte-tenu de l'importance du clavier dans la relation instrument-musicien.

Une autre logique de l'articulation touche-sautereaux.

Le luthier Jean-Luc Bleton a imaginé de remplacer chacune des tangentes (traditionnellement en bois) par une tige de métal (genre corde à  piano) et de faire tourner chacun des sautereaux sur cet axe pour réaliser l'accord.
Voici une image de tentative personnelle de réaliser un tel clavier.
Le gros avantage (au moins sur le principe) est que chaque sautereau reste dans le même plan même si on le tourne. Ce luthier proposait chaque année à  Saint-Chartier une belle maquette exposant le principe.
Clavier à  la Bleton
Le luthier Henri Renard a modifié l'ensemble de la logique touche sautereau. Voir schéma de principe ici (le schéma est de moi et n'engage en rien Monsieur Renard): Sautereaux renard

Renvoi des touches par " ressort "

Afin d'accélérer le retour en arrière de chaque touche, le luthier Simon a installé un système de ressort.
Un bon vielliste qui a joué dessus m'a affirmé que cela améliorait de beaucoup la réactivité de l'instrument. Ceci étant, je ne peux rien prouver ici.

Des sautereaux moulés

Plutà´t qu'une amélioration, il s'agit ici d'une variante : on remplace les sautereaux en bois par des pièces standardisées moulées dans du métal (B. Kerboeuf, W. Weichselbaumer) ou en " plastique " (H. Renard). Voir par exemple
Sautereaux renard sautereaux sm
(sig. HR) H. Renard défend le point de vue selon lequel les moulages plastiques sont plus légers.

Mieux utiliser l'énergie de vibration de la corde

Chevalet libre

Dans la construction traditionnelle, le chevalet est retenu par un lien au cordier de façon à  ce qu'il ne bascule pas.
Ceci est clairement expliqué sur le site de Dominique Engles :
http://www.vielles-engles.com/lutherie-vielle.html
Ce luthier explique aussi le choix qu'il a fait de rééquilibrer le chevalet de façon à  se passer du lien. L'argument est ici que le lien absorbe (sans profit) une partie de l'énergie émise par les chanterelles.

La ou les âmes.

Michel Pignol, dans son livre consacré à  la construction de la vielle à  roue, présente une expérimentation qui justifie le fait d'avoir plusieurs âmes. C'est d'ailleurs le choix le plus fréquent chez les luthiers.
Dominique Engles a fait le choix de n'en mettre qu'une (texte supprimé :conservant ici l'analogie avec le violon).

Discussion :
Ce point a fait l'objet d'un échange sur le forum Tradzone.
Rodrigue :
"Tu pourrais étoffer pour le choix d'une seule âme par D.Engles, parce que "conservant ici l'analogie avec le violon" laisse croire à  une fixette idéologique, alors qu'il me semble avoir compris que, vu la puissance de la transmission par le chevalet libéré, une seule âme suffisait (voire: deux ou trois âmes: bonjour le brouillage ?).
Réponse Badaboum :
Dans la vielle Engles, "plate", le luthier a décidé, après expérimentation, que le fond pouvait être utilisé comme doublure de la table. Une seule âme pour juste transmettre la vibration, sans l'entraver par de multiples âmes. D'ailleurs, quand on est en plein jeu, on ressent fortement la vibration du son contre son ventre (si on approche celui-ci). C'est très sensuel.
Un autre aspect des choses : la table est en épicéa, mais le fond en érable. Chacun de ces bois "interprète" le son à  sa façon...

(sig. DE) = Comme sur le violon, le fond devient le second élément vibrant de la caisse de résonance. Et cela s'entend. Il suffit de bloquer le fond en posant la vielle sur une table ou autre pour entendre la différence. Cela apporte une plus grande portée à  l'instrument.

Ne pas brimer la vibration

Ce point, assez subtil, est énoncé dans un support en ligne : http://lerautal.lautre.net/journal/articlevielle/rapidite-clavier.html . Je pense que l'effet d'amortissement présenté n'est pas pris en compte dans beaucoup de vielles, réduisant leurs qualités sonores.

Réduire les bruits de clavier (ou pas)

.

" Aérer " le clavier.

Dans la construction traditionnelle, le clavier est collé sur la table d'harmonie. La table d'harmonie constitue alors le fond d'une "boîte" constituée par les flancs de clavier et le couvre-clavier. Cette boîte amplifie les bruits émis par les sautereaux frappant les cordes ou par les touches revenant contre le flanc de clavier.
Ce type de construction est illustré ici sur une vielle de JC. Boudet et fils : http://boudet.musique.free.fr/files/1-1000-full.jpg
Cette vielle étant conforme à  la tradition, elle en adopte le "design".
vielle Boudet
Certains luthiers ont choisi de laisser de l'espace entre clavier et table d'harmonie. Exemple de Dominique Engles : http://www.vielles-engles.com/images/vielle_2ch_4.gif Vielle Engle 2 chanterelles
Un autre exemple sur une vielle Weichselbaumer http://www.weichselbaumer.cc/images/allegro/b0.jpg Petite vielle WW

Filtrage à  la source

Philippe Mousnier propose un système d'amortissement des bruits à  la source (filtrage par du feutre si j'ai bien compris). C'est très efficace... mais certains de ses clients n'en veulent pas car ils veulent utiliser ces bruits mécaniques dans leur musique. Un bon exemple est la composition suivant de Grégory Jolivet : http://www.youtube.com/watch?v=dXkddXI7xaU
Discussion :
Le texte qui précède a donné l'occasion à  un échange sur le forum Tradzone.
Rodrigue :
la vidéo de tapping par G. Jolivet n'illustre pas du tout ton propos: les micros captent la vibration de la chanterelle. Ce qui change, c'est le mode d'excitation de celle-ci, ainsi que sa longueur vibrante. Je ne crois pas que le bruit (perceptible) des touches entre dans le choix de l'artiste. Il est ici seulement toléré, comme avec un clavecin. Je m'avance peut-être mais je crois que le but de G.J. est d'imiter (dépasser ?) le jeu de tapping à  la guitare, pour laquelle le bruit du clavier est, c'est bien connu, marginal.
nova akropola :
l'histoire du tapping est différent, il s'agit de cordes dont la quantité de ferrite (...) est importante et les micros utilisés sont ni des piezos ni des electros statiques, mais des micros de guitare magnétiques.
Badaboum :
Pour ce qui est de G. Jolivet et du "tapping", Henri Renard m'avait écrit ce qui suit, que je n'ai pas encore incorporé dans le texte :
"""...Cette technique fonctionne avec une corde qui est surélevée de la roue (fonctionne à  condition qu'il y ait un micro dans le chevalet). Ce qui est intéressant c'est le mélange possible du tapping avec le jeu classique sur chanterelle... """"
Ceci étant ta critique (de mon association bruits de clavier=tapping) est fondée. J'ai complètement tort et le commentaire de H.R. est pertinent.
Ce qui a brouillé ma compréhension, c'est qu'en fait je ne connais pas cette technique. Pour moi, les bruits ne pouvaient venir que du clavier.

Réglage des appuis.

Régler les appuis (des chanterelles) c'est agir sur la pression (et le frottement) qu'exercent ces cordes sur la roue. Cela modifie l'amplitude du son obtenu. Il est probable que cela influe également sur la richesse en harmoniques.
C'est LE réglage le plus important quand on veut agir sur lui (de la même façon que le violoniste va appuyer plus ou moins fort sur l'archet).
Le réglage des appuis peut se faire en 3 points.
En A, on agit sur l'extrémité de l'axe de la roue, en le soulevant ou l'abaissant.
En 1 et deux on agit sur une des extrémités de la cordes (1= côté chevalet, 2= côté sillet).
appuis
Traditionnellement, pour diminuer la pression, on utilise de petites cales de papier que l'on interpose entre le chevalet et les chanterelles, ou bien entre le sillet et la chanterelle.
Pour obtenir l'effet contraire, on creuse l'entaille par laquelle la corde s'inscrit dans le chevalet ou dans le sillet.
chevalet avec cales
Exemple de réglages d'appuis :
- en 1 la corde est trop éloignée de la roue et ne frotte que très peu
- en 2 la corde est frotte la roue mais sans grattements
- en 3 la corde appuie trop fortement sur la roue : son trop fort, grincements.
trois réglages d'appuis
Jean-Luc Bleton est, je crois, le premier à  avoir proposé un système à  vis permettant d'agir sur une des extrémités de l'axe de roue (au point marqué A sur le dessin).
Ce schéma de principe existe en série sur les vielles de Dominique Engles. Jean-Claude Boudet l'a proposé un temps (mais je ne sais pas s'il continue actuellement).
Wolfgang Weichselbaumer (WW) utilise un système à  vis placé dans les pieds du chevalet, calqué sur un système essayé sur des contrebasses. J'ai vu une telle vielle dans les mains de Gilles Chabenat et c'était  efficace.
Ci-contre, une image de chevalet de contrebasse avec le réglage à  vis.
chevalet à  vis
Un correspondant m'a signalé le site d'Alexander Seidler, o๠se trouve présenté http://www.drehleier.net/stege.html un chevalet avec réglage individualisé de chacune des chanterelles. chevalet Seidler
(sig. BK) Ce luthier expérimente un système très simple dans son principe de réglage individualisé des appuis qui utilise de très fines vis placées dans les entailles du chevalet. Réglages appuis BK

Incidence de l'inclinaison de la chanterelle par rapport à la roue.

Les personnes qui jouent d'un instrument à corde (guitare, violon...) savent que quand on pince (ou frotte) la corde vers son milieu on obtient un son plus "doux" (contenant moins d'harmoniques "bizarres") et que quand on pince (ou frotte) plus près du chevalet, on obtient un son plus "dur".

Dans le cas de la vielle à roue, on pourrait croire qu'on ne dispose pas de moyen pour "doucir" ou "durcir" le son obtenu. Ce qui suit tente de montrer que l'on dispose tout de même de moyens pour choisir le caractère du son obtenu.

Observer l'image suivante :

POints d'appuis de la roue

Les roues sont généralement légèrement arrondies sur leur tranche. Le dessin exagère ceci de façon à le rendre plus visible.

Dans le cas de la corde "A", l'extrémité de la chanterelle du côté du sillet a été soulevée (par exemple en plaçant un "petit papier" entre la corde et l'entaille). Le son sera plus dur, du fait que le frottement se fait plus près du chevalet.

Dans le cas de la corde "B", l'extrémité de la chanterelle du côté du chevalet a été soulevée (par exemple en plaçant un "petit papier" entre la corde et l'entaille). Le son sera plus doux, du fait que le frottement se fait plus loin du chevalet.

Incidence de la longueur du manchon de coton.

Ce qui suit s'applique en particulier aux vielles qui ont une roue épaisse.

Observer l'image suivante :

Manchon de coton

On s'efforce en général de disposer le petit manchon de coton sur toute la largeur de la roue.
Mais est-ce le choix le plus judicieux ?
On a toujours la possibilité de mettre en place un manchon plus court que l'on placera en appui sur un bord ou sur l'autre de la roue, modifiant ainsi le timbre du son.
On peut aussi disposer un manchon couvrant toute la largeur et ne colophaner que sur une demi-épaisseur de roue.
Discussion :
Certains des dispositifs présentés sont d'autant plus efficaces que le nombre de chanterelles n'est pas trop important. En effet, le déplacement du chevalet est soit global (action sur l'axe de roue) ou sur deux points (action sur le chevalet).
Le fait d'interposer des corps métalliques dans le chevalet (WW) ou (AS) ou (BK) n'est pas forcément neutre quant à  la transmission des fréquences de notes. Un système o๠l'on régle chacune des chanterelles individuellement semble satisfaisant. Mais introduire du métal dans le chevalet est-il sans incidence sur la restitution de ce qui est émis par la corde ?
Pour être honnête on fera remarquer que les cales de papier - dont on s'accomode faute de mieux - agissent comme élément filtrant pour la vibration.

Manivelle de diamètre variable / formes de poignées

Dans son livre " La vielle et l'univers de l'infinie roue-archet ", Valentin Clastrier décrit une manivelle au diamètre pouvant varier même pendant le jeu. Cette invention serait dûe à  Yves Rousselet, ami de l'auteur. (voir le livre, pages 20 et 21).
Le luthier Denis Siorat propose des poignées de formes particulières en réaction à  la demande de ses clients : http://www.luthier-vielles-siorat.com/img-vielles-crea-contemp/14.jpg poignée siorat

Chanterelles en-dehors du clavier / chanterelles en plus.

Chanterelles en-dehors du clavier

Sur le DVD qui accompagne son livre, Valentin Clastrier montre un exemple d'une telle corde .
Une vidéo d'Eric Raillard montre la disposition et l'usage de ce type de corde (jouée avec le pouce) :
http://www.youtube.com/watch?v=AmePepEE6jQ

Gros bourdons détournés de leur fonction habituelle

Certains luthiers tels que Denis Siorat et Dominique Engles proposent un clavier de type guitare, placé sous les bourdons graves, ce qui les transforme en "chanterelles graves virtuelles".
Voir par exemple http://www.luthier-vielles-siorat.com/img-vielles-crea-contemp/15.jpg Image ci-contre : vielle électronique de Denis Siorat
On pourra aussi aller voir http://www.vielles-engles.com/images/vielle%203ch1.gif
vielle Siorat
J'ai une telle amélioration sur ma vielle. Les cordes étant grosses, il faut appuyer fort la corde sur les frettes. Sur une vielle électro-acoustique (ce qui n'est pas le cas de la mienne) c'est probablement plus facile à  utiliser.

Augmenter le nombre de chanterelles

Valentin Clastrier, encore lui, voulait une vielle avec "beaucoup de cordes". Les artistes ont de ces demandes irrationnelles... qui font évoluer la technique.
Denis Siorat lui a fabriqué cette vielle qui avait un nombre inhabituel pour l'époque de cordes sympathiques, de bourdons, mais aussi de chanterelles.
Ceci étant, la logique du clavier à  touches coulissantes limite le nombre possible de chanterelles - à  moins d'augmenter le diamètre de la roue.
Dans ce cas, les touches pivotantes d'Henri Renard permettent de repousser les limites.
(sig. HR) : ... un nouveau type de clavier à  clés pivotantes. Ce clavier évite les inconvénients du clavier traditionnel à  clés coulissantes, et permet de disposer d'un nombre de chanterelles plus important...
Grâce à  ce nouveau clavier, je peux installer jusqu'à  10 chanterelles avec une roue de 200mm, ou 6 avec une roue de 160mm.
vielle renard

L'ajoût de possibilités sonores, à  travers le nombre des cordes, est une piste féconde bien que peu explorée. On pourra lire avec intérêt la page suivante du site de Henri Renard : http://viellesrenard.free.fr/demarche.htm

Un peu hors sujet : l'esthétique de l'instrument

Pour certains musiciens, monter sur scène ne peut s'imaginer " qu'en habit de lumière ". A ce titre, la beauté visuelle des l'instrument, voire son aspect chatoyant ne sont pas accessoires. Les luthiers répondent à  ce type de demande de façons différentes.
Bernard Kerboeuf http://www.bernard-kerboeuf.fr/img/pop_mod_08.jpg vielle décorée BK
et Jean Claude Boudet http://boudet.musique.free.fr/accueil.gif
...excellent dans ce genre d'exercice.
(Remarque : désolé pour la mauvaise qualité de la photo)
vielle décorée JCB
Philippe Mousnier a joué sur des formes " différentes " http://philippe.mousnier.free.fr/wp-content/uploads/11100028.jpg ou des couleurs inattendues (voir sur son site). vielle longue Mousnier
Jean-Paul Dinota veut surprendre par la forme et les couleurs www.myspace.com/viellesjeanpauldinota vielle dinota

Activation désactivation des chanterelles pendant le jeu

Pouvoir enrichir ou appauvrir le spectre sonore pendant le jeu peut faire partie du projet du musicien. Dans le DVD accompagnant son livre, Valentin Clastrier montre des " trucs " qu'il a réalisés (avec ou non l'aide Denis Siorat).
Discussion :
Sur une vielle "d'avant", on peut trouver, sur le haut du clavier, un ou deux petits crochets qui permettent de désactiver une ou l'autre des chanterelles.
Une telle manipulation de fait à  l'arrêt parce qu'elle mobilise une main. Sur des vielles récentes, on a vu apparaître des systèmes de leviers qui permettent d'agir à  l'arrêt (la seule nouveauté étant la facilité) mais aussi pendant le jeu. Cette possibilité me paraît très importante pour plusieurs raisons : - pouvoir alterner plein jeu et jeu sur bourdons seuls (chant par exemple) - jouer sur la tessiture...
A ma connaissance les systèmes proposés n'agissent que sur un seul point de la corde, et devrait être amélioré (voir "Ne pas brimer la vibration").

Quelques exemples de réalisation par des luthiers :
Dominique Engles propose un système de leviers efficace et fiable. Photo personnelle. bascule engles
Jean-Paul Dinota propose des leviers d'activation des chanterelles. (sig. Ben's). Image capturée sur le site http://www.myspace.com/viellesjeanpauldinota bascule dinota
Alexander Seidler http://www.drehleier.net/spezial.html propose des systèmes de désactivation par levier, près de la roue. Image capturée sur le site. bascule seidler

Basculer d'un accord dans un autre

Le luthier Georges SIMON, dont j'ai retrouvé le prénom sur une archive de Saint-Chartier : http://www.rencontresdeluthiers.org/2001/fr/archives/1980.html a imaginé un dispositif permettant de basculer de l'accord en Ré à  l'accord en Sol (et réciproquement) en cours de jeu. J'ai vu une telle vielle et me souviens d'un levier en cuivre qui permettait la bascule. Cette vielle à  deux chanterelles était accordée à  vide en Sol (autant que je me souvienne).
Cette information m'a été signalée par un correspondant direct, qui a précisé que les vielles Simon étaient vendues sous la marque NOMIS.

Les capodastres

Pas encore rédigé.

La vielle avec de l'électronique

J'écris volontairement en terme flou... D'après Evelyne Girardon (http://www.ciebeline.com/chanson-trad/a-vielle-perdue-vielle-retrouvee) la première vielle électrique en France a été fabriquée par Jean-Luc Bleton.
D'autres sont venus par la suite, le plus connu étant Denis Siorat.

Je voudrais établir ici quelques distinctions.

" L'électrification " de la vielle se fait en " mettant dessus la vielle " des capteurs, que l'on appelle micros, cellules, qui attrapent le son produit pas les cordes (et l'ensemble des corps résonnants de la vielle) avant de " le passer " à  des " trucs électroniques " qui vont au moins l'amplifier, mais peuvent aussi permettre de changer le son selon le goût du musicien.

Le " capteur"

C'est ce qu'un novice appellerait " le micro ".
Le plus simple est de ne rien " mettre dessus " la vielle mais de placer un micro sur pied devant l'instrument pendant que l'on joue. micro sur pied
L'inconvénient (en fonction des performances du micro) c'est que l'on va tout capter, dans une direction plus ou moins étendue, y compris les bruits de clavier, le chat qui miaule...
D'ou l'idée d'introduire un " micro " dans la caisse de résonance de la vielle. L'avantage est qu'on ne captera pas le cri du chat...(peut-être) et qu'on n'aura qu'un seul objet à  transporter : la vielle. L'inconvénient est que l'on va tout capter des sons produits dans " la boîte " : son des cordes, mais aussi claquements du clavier, vibrations parasites que l'on n'entendrait pas autant sans amplification...
Les micros " de contact avec la vielle " sont conçus en utilisant différents phénomènes physiques. Actuellement, on parle surtout de piezzos et d'électrostatiques.
Les électrostatiques "de contact avec la vielle " sont placés dans des petits trous faits dans les chevalets.
Ici, un micro Shertler dans un "oeil" de chevalet de violoncelle.
micro shertler

Un forum intéressant sur tout ce qui touche à  l'électronique et la lutherie : http://www.lutherie-amateur.com/Forum/viewforum.php?f=17

Les " trucs électroniques " (voire informatiques).

Le plus évident pour un vielleux qui joue au milieu de trompettes, d'accordéons, de saxophones... c'est ce qui amplifie le son.
Pour survivre, il faut déjà  être entendu. " Même si le son obtenu est pourri, au moins on sait que je suis là . "

Si l'on est plus ambitieux, on essaie d'individualiser les sons selon leur origine (bourdons, trompette, chanterelles...) et de les amplifier différemment. Pour cela on installe plusieurs capteurs et une électronique plus élaborée.
Exemple pris chez Jean-Paul Dinota
potentiomètres dinota

On peut également vouloir changer le son, le filtrer, le dénaturer, le tordre... en vue d'effets. Choix esthétique : cela ne se discute pas.
Autrefois on ne pouvait recourir qu'à  l'électronique pour effectuer ce travail. Maintenant on peut aussi utiliser des programmes sur ordinateurs. Rappelons que certains de ces programmes sont libres et gratuits (ce qui évite de se comporter en "voleur de logiciel").
Ci-contre une image du logiciel libre Ardour.
ardour

Choix effectués par les luthiers.

Le luthier propose en fonction de ce qu'il maîtrise (en pensant à  la durée d'usage) et des goûts de ses clients.
Actuellement, on trouve surtout des micros piezzo, mais quelques luthiers proposent aussi des électrostatiques (on cite souvent la marque Shertler) qui respectent bien le " son de chevalet " (ils sont fabriqués pour cela) mais qui sont peut-être plus chers (c'est fonction de beaucoup de choix).
Lorsque la corde est métallique et contient du fer on peut aussi utiliser un micro magnétique.

Actuellement, les luthiers adoptent trois logiques :
    1. Sur une vielle bien fabriquée, on installe des capteurs pour pouvoir amplifier, triturer le son... Un bon exemple est celui des vielles de Dominique Engles.
    2. Sur une vielle fabriquée selon une logique particulière (en simplifiant : on évite tout bruit parasite), on installe des capteurs et une électronique " qui vont bien ". C'est la logique dite électro-acoustique de Denis Siorat.
    Le luthier germanique Alexander Seidler propose également des modèles de vielles électro-acoustiques. Par exemple http://www.drehleier.net/galeone_acoustic.html La page détaille les caractéristiques de l'instrument et des micros, mais il faut lire l'allemand.
    3. On a vu apparaître des "vielles électriques pures", c'est à  dire sans caisse de résonnance.
    Tout le travail de restitution du son des cordes repose sur l'électronique (avec éventuellement des traitements informatiques).
    . Denis Siorat propose depuis peu une telle vielle.
    . Le luthier germanique, Alexander Seidler propose lui aussi des vielles " tout électriques ". Voir http://www.drehleier.net/produkte_e/titanic_erlek_gr.jpg . La vielle est de modèle " Titanic " :-)
    . Jean-Paul Dinota, sur le site http://www.myspace.com/viellesjeanpauldinota présente une vielle sans caisse de résonnance apparente (sig. Ben's). . Henri Renard présente sur son site une vielles avec caisse de résonnance très réduite et son système de clefs rotatives http://viellesrenard.free.fr/elec.jpg.

Quelques exemples de résultats

Et maintenant, un peu de musique...
Gilles Chabenat, dans la composition Carmin http://www.youtube.com/watch?v=5P58AesNvcg
Grégory Jolivet se livrant aux joies du " tapping " : un résultat inaudible autrement http://www.youtube.com/watch?v=dXkddXI7xaU
Valentin Clastrier illustrant un aspect du son " électronique " à  la vielle (il faut cliquer sur les triangles pour entendre les extraits). http://www.valentinclastrier.com/content/index.php

Remarques

Pour des gens très au fait de " la vielle électrique ", ce qui précède pourra paraître un peu " bénêt ". L'intention est simplement de donner quelques indications pour qui débarque avec sa vielle acoustique.

Ce qui serait très souhaitable

Malgré des progrès, la vielle à  roue reste (parfois ?) un instrument contrariant. Je vais citer ici ce qui m'agace le plus et devrait être, à  mon sens, amélioré en priorité.

Le désaccordage trop fréquent

La vielle à  roue est un instrument à  bourdons et il est donc légitime de vouloir activer ceux-ci.
L'un des bourdons, dit " trompette " supporte le chien. Pendant le jeu, on peut vouloir introduire des nuances et il est normal d'avoir à  tourner les chevilles correspondantes.

Par contre, le (ou les) bourdon grave devrait tenir l'accord sans devoir le réaccorder trop souvent. Quand on joue à  plusieurs, des bourdons baladeurs nuisent gravement au résultat obtenu.
" Nos " luthiers qui ont su résoudre tant de problèmes difficiles pourraient certainement améliorer les choses.
D'ailleurs certaines " marques " de vielles sont manifestement meilleures que d'autres, montrant qu'il est possible de faire mieux.

Discussion :
Pour être honnête, on doit tenir compte d'un paramètre supplémentaire : la corde. Celles-ci ont des caractéristiques variables selon leur origine, mais il est un fait que certaines vieillissent plus mal que d'autres. Ce qui ne change rien au fait que certaines vielles se comportent mieux que d'autres...
Afin d'expliquer ce qui peut être à  l'origine du désaccordage, un document est en cours de rédaction. Il est ici dans sa forme actuelle :
"Tension sur les bourdons".

Le problème des cotons

Il s'agit là  d'un problème difficile... sinon quelqu'un aurait trouvé une solution depuis longtemps. Le coton est le pire problème de la vielle (quand on a résolu tous les autres).
Il est d'autant plus pénalisant que le débutant ne peut améliorer les choses qu'au bout d'un pénible apprentissage (et qu'entre temps il est condamné à  un son médiocre).
Les violonistes ne mettent pas de coton sur leurs cordes. Nous si. On peut imaginer d'enrouler du crin de cheval sur la roue... mais c'est plus facile à  dire qu'à  faire (déjà , il faut attraper un cheval :-)).
Peut-être que l'on pourrait mettre un bandage moins abrasif à  la périphérie de la roue (soie enduite de collophane, plastique semi-mou, certains caoutchoucs...).
Une chose est certaine : il y a ici un progrès à  réaliser.

Discussion.
Lors d'un stage, j'ai regardé une "petite vielle" apportée par Gilles Chabenat (et fabriquée par WW). Parmi les éléments surprenants de cet instrument, il y avait un chevalet avec réglages à  vis et une roue avec bandage que j'ai estimé être fait dans un gros tube de PVC parce qu'il ne montrait pas d'assemblage "en sifflet"  comme sur les bandages classiques. Pour mettre de la collophane, il étalait une goutte de collophane liquide. Il faisait la remarque suivante : la roue est très efficace, mais la perte d'efficacité de la collophane est brutale.

(sig. BK) : "...les roues en mousse de polyuréthane de WW."
(Sig. BK) : "Jean Quémard a construit des vielles en Bretagne entre 1970 et 1985 environ, de très bonne facture, il avait pensé à  l'époque, faire des bandages de roue avec des mèches de crin de cheval, ce ne fut pas concluant ..."
Remarque : le fait qu'une expérimentation n'ait pas réussi n'est pas une preuve que ce n'est pas faisable.

Le problème des cordes

Les luthiers sont ici comme les musiciens : le fait de ne pas pouvoir disposer de la corde exacte dont ils auraient besoin est un handicap.
Les personnes intéressées par l'achat de cordes différentes pourront consulter le site suivant
http://www.tasset.com/accessoires-pour-cordes-pour-alto-cordes-c-2_22_222_2221.html
Si vous lisez l'anglais, ceci pourra vous intéresser http://www.nrinstruments.demon.co.uk/Guide.html
Jean-Claude Boudet, sur proposition de la société Savarez, a fait réaliser en petit nombre des cordes spécifiques. Je suppose que Savarez a fait la proposition à  d'autres luthiers.

La réactivité du clavier

Ce qui suit part d'une hypothèse : le clavier est plus réactif si sautereau et chanterelle ne sont pas entravés dans leur mouvement pas les cordes désactivées.
Afin d'aider à  la compréhension de ce qui suit, le mieux est d'aller lire :
http://lerautal.free.fr/vielle/lutherie/rapidite-clavier.html
Après des explications générales, un type d'amélioration est présenté.
La figure A correspond à  ce qui se passe actuellement avec nos vielles : pour désactiver une chanterelle, on la soulève tout en l'écartant dans la partie du clavier qui est proche de la roue.
La figure B correspond à  un bricolage que j'ai expérimenté en faisant une seconde entaille dans les sillets. Henri Renard, utilisant son droit de réponse, m'a signalé qu'il utilisait une logique de ce type.
La figure C, imagine que par simple pression d'un levier on écarterait la corde en deux points, rendant l'écart plus efficace (mais sur-tendant davantage la corde :-)).

Pour finir, quelques remarques disparates

Louis Laurian Touraine

, Né en 1882, collecteur d'airs du Berry et co-auteur du " Barbilat Touraine " avait fait fabriquer une vielle plus longue (une alto) pour avoir des sons plus graves. J'ai vu une photo de lui avec cet instrument... mais ne la retrouve pas.
(sig. BK) : "cette vielle, fabriquée par le luthier Seguin, est conservée par Les Gars du Berry (Indre)".

Jean-Luc Bleton

A été, à  une certaine époque, l'un des innovateurs au moment du renouveau de la vielle à  roue.
Voir ici un article qui parle de lui :
http://pagesperso-orange.fr/xaime/vielle/construc/bletona.htm

Evelyne Girardon,

Joueuse de vielle et chanteuse dit et écrit des " choses " très intéressantes sur l'utilisation de la vielle avec les bourdons.
Elle donne sur l'instrument un éclairage qui me semble très pertinent. Voir http://www.ciebeline.com/chanson-trad/a-vielle-perdue-vielle-retrouvee

Henri Renard,

Adoptant une approche différente en particulier sur la conception du clavier, ouvre une porte vers de nouvelles possibilités.


Pour finir je veux exprimer mon attachement pour un instrument dont les possibilités, très étendues, sont bien souvent laissées dans l'ombre.
Pour qui veut bien sortir de ses rails culturels, se rafraichir l'esprit et le coeur, la vielle est un merveilleux instrument.
Elle présente un autre attrait : à  la différence du violon, de la trompette... (sans vouloir jeter un discrédit quelconque sur ces instruments), la vielle à  roue n'est pas totalement fixée. Elle est encore en gestation. Vielleux (ou viellistes) et luthiers ont devant eux un parcours qui peut se révéler exaltant.

Annexes

J'ai contacté par mail les personnes que je citais, afin de leur offrir un droit de réponse. Dans cette annexe seront reportés les commentaires que je ne peux (ou ne veux) inclure dans le corps du texte principal.
Vielles longues (Henri Renard) :
Faire des vielle longues, passer de 24 à  31 ou 36 touches: Philippe Mousnier a montré que passer à  3 octaves est possible, et présente un intérêt musical surtout: celui d'aborder des notes basses, les mêmes que celles qui font le charme du violoncelle.
Il y a pas mal de contreparties que vous avez notées, mais la qualité du son obtenu l'emporte sur le défaut de dynamique du clavier. Je crois que ce qui est recherché avant tout est cette qualité sonore plus que l'augmentation de la tessiture.
Personnellement je trouve que c'est aussi un avantage de ne plus avoir à  recouper les cordes de violoncelle qui valent parfois 40€ l'unité.
Activation désactivation des chanterelles pendant le jeu (intervention de " Nova akropola " sur le forum Tradzone). J'ai commandé une kerboeuf electro acoustique. Elle dispose de ce système de soulèvement des chanterelles silencieux et surtout qui évite un gros désaccord... juste à  titre d'info (cette option n'est pas présentée sur le fichier pdf). Remarque : info citée telle-que. A préciser dès que possible.
Diverses améliorations (information fournie par un contributeur qui m'a écrit sur adresse privée) Pour apporter de l'eau à  votre moulin, le luthier autrichien Alexander SEIDLER fabrique depuis plusieurs années des vielles avec des principes originaux - Touches articulées - Sautereaux à  cavalier - chevalet avec système de réglage de pression des cordes - Manivelle droite J'ai également demandé à  un ami qui a une vielle avec le système de rappel des touches par ressort de prendre quelques photos. Je vous les transmettrai quand je les recevrai. Liste de luthiers allemands découverte à  partir du site de M. Seidler. http://www.drehleier-online.de/bau.html
Vielle Simon
(sig. cramto). Le correspondant reproduit les propos d'une tierce personne.
J'ai coupé ce qui ne correspondait pas strictement au sujet.
Donc effectivement je joue bien sur une vielle Nomis de facture Simon de 1982, (...)
Il y a bien des ressorts qui permettent aux touches du clavier de revenir plus facilement et rapidement que par simple gravité, mais Simon a breveté son invention si bien que les autres luthiers ne peuvent plus l'utiliser. Cela donne une plus grande souplesse dans le jeu, et améliore la dextérité, si bien que quand je me suis procuré une vielle Boudet j'ai eu un peu de mal au début tant le clavier me paraissait dur. Par contre on peut moins facilement faire des glissando ...
Il y a aussi tout un système sophistiqué de manettes qui permettent de sélectionner les cordes sur lesquelles on veut jouer sans les enlever à la main.
... En attendant, rapidement quelques précisions :
Chaque manette est reliée par des cables à un mécanisme simple qui vient bloquer ou libérer des cordes, un peu comme un cable d'accélérateur qui vient ouvrir ou fermer l'arrivée d'essence.
La première permet de choisir la chanterelle de jeu, soit la soprano, soit l'alto, soit les 2 (elles sont en sol à l'octave)
La deuxième bloque ou libère les 4 cordes d'accompagnement, si bien qu'en un mouvement soit on ne joue qu'avec les chanterelles soit avec tous les bourdons. La dernière permet de changer la tonalité des bourdons : il y a 2 bourdons en sol et en do, mais qui ne peuvent pas jouer ensemble, cette manette permet de choisr l'un ou l'autre. Dans le même temps elle actionne comme un capodastre de guitare qui vient toucher la trompette et ainsi en changer la note, soit un do dans la position libre avec le bourdon en do, soit un ré avec le capodastre sur le bourdon en sol, tout ca en un mouvement !
D'ailleurs il y a certains morceaux dont les 2 parties sont dans une tonalité différente, comme la bourrée du Branle d'Ardante (surnommée la Soulode par les Thiaulins de Lignières à qui la tête tournait quand ils la dansaient ) qui ne peut se jouer avec les bourdons adaptés aux 2 parties qu'avec ce type de vielle, ou les 2 bourrées justement du père Simon (il l'a sûrement fait exprès d'ailleurs) dans les 2 tonalités qu'il était le seul à pouvoir enchainer gràce à sa vielle Nomis.