Introduction
Rendre "à César" Un point de déontologie
Ce qui a été
fait
Ce qui serait
très souhaitable
Stabilité de l'accord | Le problème des cotons |
Plus de choix de cordes | Réactivité du clavier |
Quelques remarques inclassables
La vielle à roue est un instrument ancien, composé de multiples pièces, dont le mode de production du son est moins élémentaire qu'on ne l'imagine. Sans jamais vouloir jeter le discrédit, ni sur un type d'instrument (qu'il soit ancien, copie d'ancien ou de conception récente) ni sur un réalisateur (luthier d'autrefois ou d'aujourd'hui), l'intention est ici de lister et de faire connaître des perfectionnements dont l'auteur à connaissance qui rendent l'usage de la vielle à roue plus sûr, plus adapté à tel ou tel usage, plus agréable à l'audition.
Au fil du texte, des noms de luthiers sont cités, sans avoir l'intention d'exclure quiconque, mais parce qu'ils correspondent à des situations que je connais.
Une liste d'améliorations souhaitées est également présente à la fin.
Pour une description rapide de l'instrument, on pourra aller là : http://pagesperso-orange.fr/xaime/vielle.html
L'intention étant ici d'améliorer le
document en l'enrichissant de contributions spontanées ou provoquées
(cas des luthiers à qui j'ai écrit pour leur donner un droit de
réponse), il faut introduire une convention pour citer les
contributeurs. Dans ce qui suit, on trouvera donc, entre
parenthèses, les mentions suivantes (sig. XX) ou XX sont les initiales de la personnes. Par exemple sig. HR = signalé par Henri Renard, sig. BK = signalé par Bernard Kerboeuf, sig. BPF = signalé par Boudet, père et fils... Dans le cas où la personne n'est connue que par un pseudo, cela donne : (sig. Ben's) = signalé par Ben's.
Ceci étant, quand une personne est citée et que je n'ai aucun moyen de
vérifier ses propos, j'ai pris le parti de considérer qu'elle est de
bonne foi.
Le luthier parce que c'est dans la
pratique de son métier, mais aussi parce qu'il est expérimentateur,
souvent enthousiaste, fait parfois des "trouvailles" qui vont faire que
ses instruments seront plus appréciés. Depuis très longtemps,
l'inventivité a été un facteur de compétitivité.
Ce document est un moyen pour présenter de façon compréhensible (sic
???) certains aspects de la lutherie de vielle qui ont été améliorés,
ou qui pourraient l'être. Aussi les principes de ces améliorations sont-ils présentés, quand je les connais (et que je les comprends).
Mais derrière le principe, l'inventivité
de tel ou tel l'a améné à quelque chose qui n'est qu'à lui pour un
temps... celui que ses confrères s'en emparent d'une façon ou d'une
autre (les brevets coûtent cher).
Ces nouveautés, qui relèvent de la propriété intellectuelle, dont je pourrai avoir connaissance, je ne les dévoilerai pas ici.
Je ne les propagerai pas non plus, de luthier à luthier.
Cette prise de position est très frustrante pour moi, qui suis plutôt
dans la logique du logiciel libre et du code source ouvert.
Mais c'est la seule attitude que je ressente comme moralement acceptable.
Wikipédia nous rappelle que : « En musique, la tessiture … désigne l'ensemble des notes qu’un musicien, chanteur ou instrumentiste, est capable d'émettre facilement, depuis le grave, jusqu'à l'aigu. »
Augmenter la tessiture de la vielle à roue, c'est augmenter le nombre de notes différentes que l'on peut jouer. Pour être plus restrictif, j'ajouterai : « nombre de notes différentes que l'on peut jouer avec le clavier ».
Situation de départ : la vielle usuelle, souvent définie comme vielle soprano, est équipée de deux chanterelles d'une longueur vibrante de 34 à 35 centimètres. Les deux chanterelles sont soit accordée à l'octave soit à l'unisson.
Images prises chez les luthiers :
Weichselbaumer http://www.weichselbaumer.cc/images/show.php?instrument=alto&number=0
Bernard Kerboeuf http://www.bernard-kerboeuf.fr/img/pop_mod_05.jpg augmente également le nombre de chanterelles sur son modèle renaissance.
Denis Siorat
http://www.luthier-vielles-siorat.com/img-vielles-crea-contemp/8.jpg
Discussion :
Les cordes rajoutées permettent d'étendre le jeu vers le grave ou l'aigu, mais au prix de l'activation de nouvelles cordes : si le clavier ne permet que 23 notes en tout, en basculant sur les cordes plus graves/plus aigues, on n'aura que 23 notes en même temps sur le clavier.
Ce choix permet de conserver un clavier à l'identique et donc permet à l'utilisateur de conserver ses habitudes.
La longueur du clavier est limitée par celle des cordes "plus graves" qui existent, c'est à dire des cordes d'alto, dont la longueur utile est d'au plus 36 centimètres.
(sig. BK) : Les cordes d'alto sont fabriquées pour répondre aux demandes de musiciens très exigeants. Elles sont pensées pour une longueur de vibration "nominale". Il est peut-être souhaitable de les utiliser sur cette longueur.
Il est possible, dans certains cas, de
simuler une étendue supérieure aux 23 touches, sous réserve de disposer
d'un mécanisme efficace et rapide de basculement de l'une à l'autre. Ce
mécanisme est discuté ici.
Images prises chez les luthiers :
Philippe Mousnier http://philippe.mousnier.free.fr/wp-content/uploads/dscn5551.jpg
Boudet (père et fils) http://boudet.musique.free.fr/files/2-1001-full.html
Dominique Engles (le site ne propose pas d'image mais j'ai pu en voir une à Ars).
Des touches sont rajoutées. Dans le cas de « la Engles », la longueur vibrante est de 52 cm : la note la plus grave est un do ( reprenant « en descendant » le clavier d'une vielle en sol, ce qui permet de garder ses repères tactiles).
Remarques :
Ces instruments nécessitent une période d'adaptation quand on a appris à jouer sur une vielle standard (soprano).
Une
corde plus longue, en vibration, génère un plus gros
« fuseau » (l'écart par rapport à la position d'équilibre),
ce qui impose d'augmenter la distance du sautereau à la corde en
position de repos (il faut éviter que les sautereaux n'entrent en
contact avec la corde sans raison). Le musicien devra aussi s'adapter à
ceci.
Cas particuliers : Denis Siorat, déjà cité a allongé un peu le clavier de la soprano pour réaliser sa vielle alto. Henri Renard http://viellesrenard.free.fr/essaisv5.jpg propose de multiples variantes, dont des chanterelles plus longues.
Une des vielles de W. Weichselbaumer est proposée avec une longueur de corde plus grande également. Voir http://www.weichselbaumer.cc/vielle.html
Remarque : le manque de cordes spécifiques à la vielle à roue, de longueurs adaptées, est ici une entrave. Les cordes de violon alto, utilisables pour les vielles soprano ne peuvent aller pour les claviers longs (voir plus loin paragraphe sur les cordes).
Les cordes pour violoncelle sont coûteuses.
Voir également complément en annexe.
Pour jouer des accords, il faut soit rajouter un clavier parallèle en dessous du premier (et la contrainte de longueur des sautereaux) soit imaginer quelque chose de différent.
Cette possibilité est proposée par Henri Renard, qui a remplacé les touches tangentes par des portions de cercles en matériaux synthétiques http://viellesrenard.free.fr/rimg02532.jpg (remarque : la personne photographiée est JC Boudet).
Je l'ai constaté, cela marche (et
bien). Le mieux est d'aller sur son site ou d'en parler avec lui.
Je considère que c'est une amélioration, détestant les touches trop minces qui coupent les doigts.
Voici un exemple caractéristique chez Weichselbaumer : http://www.weichselbaumer.cc/images/alto/b2.jpg
Ici on a à la fois des touches épaisses et aux formes qui évitent d'accrocher par erreur avec un doigt. Un autre luthier au moins propose de grosses touches : Philippe Mousnier. D'autres le font si on le demande. D'autres vous envoient « aux pelotes ». C'est très regrettable, compte-tenu de l'importance du clavier dans la relation instrument-musicien.
Le luthier Jean-Luc Bleton a
imaginé de remplacer chacune des tangentes (traditionnellement en
bois) par une tige de métal (genre corde à piano) et de faire
tourner chacun des sautereaux sur cet axe pour réaliser
l'accord.
Voici une image de tentative personnelle de réaliser
un tel clavier
http://lerautal.free.fr/vielle/lutherie/clavier1dessus.jpg
Le
gros avantage (au moins sur le principe) est que chaque sautereau
reste dans le même plan même si on le tourne. Ce luthier proposait
chaque année à Saint-Chartier une belle maquette exposant le
principe.
Afin d'accélérer le retour en arrière de chaque touche, le luthier Simon aurait (je n'ai pas eu la possibilité de vérifier sur l'instrument) installé un système de ressort.
Un bon vielliste qui a joué dessus m'a affirmé que cela améliorait de beaucoup la réactivité de l'instrument. Ceci étant, je ne peux rien prouver ici.
Plutôt qu'une amélioration, il s'agit ici d'une variante : on remplace les sautereaux en bois par des pièces standardisées moulées dans du métal (B. Kerboeuf, W. Weichselbaumer) ou en « plastique » (H. Renard). Voir par exemple http://viellesrenard.free.fr/sautereau.jpg
Pour des sautereaux moulés dans le métal, voir http://www.drehleier.net/fahnchen.html
H. Renard défend le point de vue selon
lequel les moulages plastiques sont plus légers.
Dans la construction traditionnelle, le chevalet est retenu par un lien au cordier de façon à ce qu'il ne bascule pas.
Ceci est clairement expliqué sur le site de Dominique Engles : http://www.vielles-engles.com/lutherie-vielle.html
Ce luthier explique aussi le choix qu'il a fait de rééquilibrer le chevalet de façon à se passer du lien. L'argument est ici que le lien absorbe (sans profit) une partie de l'énergie émise par les chanterelles.
Michel Pignol, dans son livre consacré à la construction de la vielle à roue, présente une expérimentation qui justifie le fait d'avoir plusieurs âmes.
C'est d'ailleurs le choix le plus fréquent chez les luthiers.
Dominique Engles a fait le choix de
n'en mettre qu'une, conservant ici l'analogie avec le violon.
Ce point, assez subtil, est énoncé dans un support en ligne : http://lerautal.free.fr/vielle/lutherie/rapidite-clavier.html .
Je pense que l'effet d'amortissement présenté n'est pas pris en compte
dans beaucoup de vielles, réduisant leurs qualités sonores.
Dans la construction traditionnelle, le clavier est collé sur la table d'harmonie, avec pour conséquence de lui transmettre, inévitablement, une partie des bruits de clavier.
Ce type de construction est illustré ici : http://boudet.musique.free.fr/files/1-1000-full.jpg
Certains luthiers ont choisi de laisser de l'espace entre clavier et table d'harmonie.
Exemple de Dominique Engles : http://www.vielles-engles.com/images/vielle_2ch_4.gif
Un autre exemple sur une vielle Weichselbaumer http://www.weichselbaumer.cc/images/allegro/b0.jpg
Philippe Mousnier propose un système
d'amortissement des bruits à la source (filtrage par du feutre si
j'ai bien compris). C'est très efficace... mais certains de ses
clients n'en veulent pas car ils veulent utiliser ces bruits
mécaniques dans leur musique. Un bon exemple est la composition
suivant de Grégory Jolivet :
http://www.youtube.com/watch?v=dXkddXI7xaU
Régler les appuis (des chanterelles) c'est agir sur la pression qu'exercent ce cordes sur la roue. Cela modifie énormément les paramètres du son obtenu. C'est LE réglage le plus important quand on veut agir sur lui (de la même façon que le violoniste va appuyer plus ou moins fort sur l'archet).
Traditionnellement, pour diminuer la pression, utilise de petites cales de papier que l'on interpose entre le chevalet et les chanterelles. Pour obtenir l'effet contraire, on creuse l'entaille de la corde dans le chevalet.
Jean-Luc Bleton est, je crois, le premier à avoir proposé un système à vis permettant d'agir sur une des extrémités de l'axe de roue. Ce schéma de principe existe en série sur les vielles de Dominique Engles. Jean-Claude Boudet l'a proposé un temps (mais je ne sais pas s'il continue actuellement).
Wolfgang Weichselbaumer (WW) utilise un système à vis placé dans les pieds du chevalet, calqué sur un système essayé sur des contrebasses. J'ai vu une telle vielle dans les mains de Gilles Chabenat et c'était efficace.
Un correspondant m'a
signalé le site d'Alexander Seidler, où se trouve présenté
http://www.drehleier.net/stege.html
un chevalet avec réglage individualisé de chacune des chanterelles.
Discussion :
Les dispositifs présentés sont d'autant plus efficaces que le nombre de chanterelles n'est pas trop important. En effet, le déplacement du chevalet est soit global (action sur l'axe de roue) ou sur deux points (action sur le chevalet).
Le fait d'interposer des corps métalliques dans le chevalet (WW) ou (AS) n'est pas forcément neutre quant à la transmission des fréquences de notes.
Un système où l'on réglerait
chacune des chanterelles individuellement semble satisfaisant. Mais au
prix d'une complexité supplémentaire et en introduisant du métal dans le chevalet.
Dans son livre « La vielle et l'univers de l'infinie roue-archet », Valentin Clastrier décrit une manivelle au diamètre pouvant varier même pendant le jeu. Cette invention serait dûe à Yves Rousselet, ami de l'auteur. (voir le livre, pages 20 et 21).
Le luthier Denis Siorat propose des
poignées de formes particulières en réaction à la demande de ses
clients :
http://www.luthier-vielles-siorat.com/img-vielles-crea-contemp/14.jpg
Sur le DVD qui accompagne son livre, Valentin Clastrier montre un exemple d'une telle corde . Une vidéo d'Eric Raillard montre la disposition et l'usage de ce type de corde (jouée avec le pouce) : http://www.youtube.com/watch?v=AmePepEE6jQ
Certains luthiers tels que Denis Siorat et Dominique Engles proposent un clavier de type guitare, placé sous les bourdons graves. Voir par exemple http://www.luthier-vielles-siorat.com/img-vielles-crea-contemp/15.jpg ou http://www.vielles-engles.com/images/vielle%203ch1.gif
J'ai une telle amélioration sur ma
vielle. Les cordes étant grosses, il faut appuyer fort la corde sur
les frettes. Sur une vielle électro-acoustique (ce qui n'est pas le
cas de la mienne) c'est probablement plus facile à utiliser.
Pour certains musiciens, monter sur scène ne peut s'imaginer « qu'en habit de lumière ». A ce titre, la beauté visuelle des l'instrument, voire son aspect chatoyant ne sont pas accessoires. Les luthiers répondent à ce type de demande de façons différentes.
Bernard Kerboeuf http://www.bernard-kerboeuf.fr/img/pop_mod_08.jpg et Jean Claude Boudet http://boudet.musique.free.fr/accueil.gif excellent dans ce genre d'exercice. Philippe Mousnier a joué sur des formes « différentes » http://philippe.mousnier.free.fr/wp-content/uploads/11100028.jpg ou des couleurs inattendues (voir sur son site). Denis Siorat joue avec les aspects de bois bien sélectionnés http://www.luthier-vielles-siorat.com/img-vielles-crea-contemp/12.jpg
Jean-Paul Dinota veut surprendre par la
forme et les couleurs http://www.vielle.org/img/vielle_electro.jpg
Pouvoir rendre plus riche (ou plus
pauvre) l'amplitude sonore et harmonique pendant le jeu est un plus.
Dans le DVD accompagnant son livre, Valentin Clastrier montre des
« trucs » qu'il a réalisés (avec ou non l'aide Denis
Siorat).
Discussion :
Sur une vielle ancienne, on peut trouver, sur le haut du clavier, un ou
deux petits crochets qui permettent de désactiver une ou l'utre des
chanterelles.
Une telle manipulation de fait à l'arrêt.
Sur des vielles récentes, on a vu apparaître des systèmes de leviers
qui permettent d'agir à l'arrêt (la seule nouveauté étant la facilité)
mais aussi pendant le jeu.
Cette possibilité me paraît très importante pour plusieurs raisons :
- pouvoir alterner plein jeu et jeu sur bourdons seuls (chant par exemple)
- jouer sur la tessiture...
A ma connaissance les systèmes proposés n'agissent que sur un seul
point de la corde, et devrait être amélioré (voir 4 C Ne pas brimer la
vibration).
Dominique Engles propose un système de leviers efficace et
fiable. Photo personnelle. |
![]() |
Jean-Paul Dinota propose des leviers d'activation des chanterelles. (sig. Ben's). Image capturée sur le site http://www.myspace.com/viellesjeanpauldinota |
![]() |
Alexander Seidler
http://www.drehleier.net/spezial.html
propose des systèmes de désactivation par levier, près de la roue. Image capturée sur le site. |
![]() |
Voir également en annexe.
Le luthier Georges SIMON, dont j'ai retrouvé le prénom sur une archive de Saint-Chartier : http://www.rencontresdeluthiers.org/2001/fr/archives/1980.html a imaginé un dispositif permettant de basculer de l'accord en Ré à l'accord en Sol (et réciproquement) en cours de jeu. J'ai vu une telle vielle et me souviens d'un levier en cuivre qui permettait la bascule.
Cette vielle à deux chanterelles était accordée à vide en Sol (autant que je me souvienne).
Cette information m'a été signalée
par un correspondant direct, qui a précisé que les vielles Simon
étaient vendues sous la marque NOMIS.
J'écris volontairement en terme flou...
D'après Evelyne Girardon (http://www.ciebeline.com/chanson-trad/a-vielle-perdue-vielle-retrouvee) la première vielle électrique en France a été fabriquée par Jean-Luc Bleton.
D'autres sont venus par la suite, le plus connu étant Denis Siorat.
Je voudrais établir ici quelques distinctions.
« l'électrification » de la vielle se fait en « mettant dessus » la vielle des capteurs, que l'on appelle micros, cellules, capteurs qui attrapent le son produit pas les cordes (et l'ensemble des corps résonnants de la vielle) avant de « le passer » à des « trucs électroniques » qui vont au moins l'amplifier, mais peuvent aussi permettre de changer le son selon le goût du musicien.
C'est ce qu'un novice appellerait « le micro ».
Le plus simple est de ne rien « mettre dessus » la vielle mais de placer un micro sur pied devant l'instrument pendant que l'on joue. L'inconvénient (en fonction des performances du micro) c'est que l'on va tout capter, dans une direction plus ou moins étendue, y compris les bruits de clavier, le chat qui miaule...
D'ou l'idée d'introduire un « micro » dans la caisse de résonance de la vielle. L'avantage est qu'on ne captera pas le cri du chat...(peut-être) et qu'on n'aura qu'un seul objet à transporter : la vielle. L'inconvénient est que l'on va tout capter des sons produits dans « la boîte » : son des cordes, mais aussi claquements du clavier, vibrations parasites que l'on n'entendrait pas autant sans amplification...
Les micros « de contact avec la vielle » sont conçus en utilisant différents phénomènes physiques. Actuellement, on parle surtout de piezzos et d'électrostatiques.
Les électrostatiques «de contact avec la vielle » sont placés dans des petits trous faits dans les chevalets.
Le plus évident pour un vielleux qui joue au milieu de
trompettes, d'accordéons, de saxophones... c'est ce qui amplifie le son.
Pour survivre, il faut déjà être entendu.
« Même si le son obtenu est pourri, au moins on sait que je suis là. »
Si l'on est plus ambitieux, on essaie d'individualiser les sons selon leur origine (bourdons, trompette, chanterelles...) et de les amplifier différemment. Pour cela on installe plusieurs capteurs et une électronique plus élaborée.
On peut également vouloir changer le son, le filtrer, le dénaturer, le tordre... en vue d'effets. Choix esthétique : cela ne se discute pas. Autrefois on ne pouvait recourir qu'à l'électronique pour effectuer ce travail. Maintenant on peut aussi utiliser des programmes sur ordinateurs.
Le luthier propose en fonction de ce qu'il maîtrise (en pensant à la durée d'usage) et des goûts de ses clients. Actuellement, on trouve surtout des micros piezzo, mais quelques luthiers proposent aussi des électrostatiques (on cite souvent la marque Shertler) qui respectent bien le « son de chevalet » (ils sont fabriqués pour cela) mais qui sont peut-être plus chers (c'est fonction de beaucoup de choix).
En général, les luthiers adoptent deux logiques :
sur la vielle bien fabriquée, on installe des capteurs pour pouvoir amplifier, triturer le son....
Sur une vielle fabriquée selon une logique particulière (en simplifiant : on évite tout bruit parasite), on installe des capteurs et une électronique « qui vont bien ». C'est la logique dite électro-acoustique de Denis Siorat. Le luthier germanique Alexander Seidler propose également des modèles de vielles électro-acoustiques. Par exemple http://www.drehleier.net/galeone_acoustic.html La page détaille les caractéristiques de l'instrument et des micros, mais il faut lire l'allemand.
Denis Siorat propose depuis peu une vielle sans caisse de résonance (à l'images des guitares électriques). J'avais déjà vu un instrument bâti selon ce principe, il y a quelques années à Saint-Chartier. C'était vendu avec plein d'électronique et très cher.
Le luthier germanique, Alexander Seidler propose lui aussi des
vielles « tout électriques ». Voir
http://www.drehleier.net/produkte_e/titanic_erlek_gr.jpg
. La vielle est de modèle « Titanic » :-)
Jean-Paul Dinota, sur le site http://www.myspace.com/viellesjeanpauldinota présente une vielle sans caisse de résonnance apparente (sig. Ben's).
Et maintenant, un peu de musique. Gilles Chabenat, dans la composition Carmin http://www.youtube.com/watch?v=5P58AesNvcg
Grégory Jolivet se livrant aux joies du « tapping » : un résultat inaudible autrement http://www.youtube.com/watch?v=dXkddXI7xaU
Valentin Clastrier illustrant un aspect du son « électronique » à la vielle (il faut cliquer sur les triangles pour entendre les extraits). http://www.valentinclastrier.com/content/index.php
Pour des gens très au fait de « la vielle électrique »,
ce qui précède pourra paraître un peu « bénêt ».
L'intention est simplement de donner quelques indications pour qui
débarque avec sa vielle acoustique.
Malgré des progrès, la vielle à roue reste (parfois ?) un instrument contrariant. Je vais citer ici ce qui m'agace le plus et devrait être, à mon sens, amélioré en priorité.
La vielle à roue est un instrument à bourdons et il est donc légitime de vouloir activer ceux-ci. L'un des bourdons, dit « trompette » supporte le chien. Pendant le jeu, on peut vouloir introduire des nuances et il est normal d'avoir à tourner les chevilles correspondantes.
Par contre, le (ou les) bourdon grave devrait tenir l'accord sans devoir le réaccorder trop souvent. Quand on joue à plusieurs, des bourdons baladeurs nuisent gravement au résultat obtenu. « Nos » luthiers qui ont su résoudre tant de problèmes difficiles pourraient certainement améliorer les choses.
D'ailleurs certaines « marques »
de vielles sont manifestement
meilleures que d'autres, montrant qu'il est possible de faire mieux.
Discussion :
Pour être honnête, on doit tenir compte d'un paramètre supplémentaire : la corde.
Celles-ci ont des caractéristiques variables selon leur origine, mais
il est un fait que certaines vieillissent plus mal que d'autres.
Ce qui ne change rien au fait que certaines vielles se comportent mieux que d'autres...
Afin d'expliquer ce qui peut être à l'origine du désaccordage, un document est en cours de rédaction. Il est ici dans sa forme actuelle.
Il s'agit là d'un problème difficile... sinon quelqu'un aurait trouvé une solution depuis longtemps. Le coton est le pire problème de la vielle (quand on a résolu tous les autres). Il est d'autant plus pénalisant que le débutant ne peut améliorer les choses qu'au bout d'un pénible apprentissage (et qu'entre temps il est condamné à un son médiocre).
Les violonistes ne mettent pas de coton sur leurs cordes. Nous si. On peut imaginer d'enrouler du crin de cheval sur la roue... mais c'est plus facile à dire qu'à faire (déjà, il faut attraper un cheval :-)).
Peut-être que l'on pourrait mettre un bandage moins abrasif à la périphérie de la roue (soie enduite de collophane, plastique semi-mou, certains caoutchoucs...).
Une chose est certaine : il y a ici un progrès à réaliser.
Discussion.
Les luthiers sont ici comme les musiciens : le fait de ne pas pouvoir disposer de la corde exacte dont ils auraient besoin est un handicap.
Les personnes intéressées par l'achat de cordes différentes pourront consulter le site suivant http://www.tasset.com/accessoires-pour-cordes-pour-alto-cordes-c-2_22_222_2221.html
Si vous lisez l'anglais, ceci pourra vous intéresser http://www.nrinstruments.demon.co.uk/Guide.html
Jean-Claude Boudet, sur proposition de
la société Savarez, a fait réaliser en petit nombre des cordes
spécifiques. Je suppose que Savarez a fait la proposition à
d'autres luthiers.
Ce qui suit part d'une hypothèse : le clavier est plus réactif si sautereau et chanterelle ne sont pas entravés dans leur mouvement pas les cordes désactivées.
Afin d'aider à la compréhension de ce qui suit, le mieux est d'aller lire : http://lerautal.free.fr/vielle/lutherie/rapidite-clavier.html
Après des explications générales, un type d'amélioration est présenté.
La figure A correspond à ce qui se passe actuellement avec nos vielles : pour désactiver une chanterelle, on la soulève tout en l'écartant dans la partie du clavier qui est proche de la roue.
La figure B correspond à un bricolage que j'ai expérimenté en faisant une seconde entaille dans les sillets. Henri Renard, utilisant son droit de réponse, m'a signalé qu'il utilisait une logique de ce type.
La figure C, imagine que par simple pression d'un levier on écarterait la corde en deux points, rendant l'écart plus efficace (mais sur-tendant davantage la corde :-)).
Louis Laurian Touraine, né en 1882, collecteur d'airs du
Berry et co-auteur du « Barbilat Touraine » avait fait
fabriquer une vielle plus longue (une alto) pour avoir des sons plus
graves. J'ai vu une photo de lui avec cet instrument... mais ne la
retrouve pas.
Cette vielle, fabriquée par le luthier Seguin, est conservée par Les Gars du Berry (Indre). (sig. BK)
Jean-Luc Bleton a été, à une certaine époque, l'un des innovateurs au moment du renouveau de la vielle à roue. Voir ici un article qui parle de lui : http://pagesperso-orange.fr/xaime/vielle/construc/bletona.htm
Evelyne Girardon, joueuse de vielle et chanteuse dit et écrit des « choses » très intéressantes sur l'utilisation de la vielle avec les bourdons. Elle donne sur l'instrument un éclairage qui me semble très pertinent. Voir http://www.ciebeline.com/chanson-trad/a-vielle-perdue-vielle-retrouvee
Henri Renard, adoptant une approche différente en particulier sur la conception du clavier, ouvre une porte vers de nouvelles possibilités.
Pour finir je veux exprimer mon attachement pour un instrument dont les possibilités, très étendues, sont bien souvent laissées dans l'ombre. Pour qui veut bien sortir de ses rails culturels (et nous en avons tous), la vielle est un merveilleux outil pour se rafraichir l'esprit et le coeur.
La vielle à roue présente un autre attrait : à la différence
du violon, de la trompette... (sans vouloir jeter un discrédit
quelconque sur ces instruments), la vielle à roue n'est pas
totalement fixée. Elle est encore en gestation. Vielleux (ou
viellistes) et luthiers ont devant eux un parcours qui peut se
révéler exaltant.
J'ai contacté par mail les personnes que je citais, afin de leur offrir un droit de réponse. Dans cette annexe seront reportés les commentaires que je ne peux (ou ne veux) inclure dans le corps du texte principal.
Vielles longues (Henri Renard) :
Faire des vielle longues, passer de 24 à 31 ou 36 touches: Philippe Mousnier a montré que passer à 3 octaves est possible, et présente un intérêt musical surtout: celui d'aborder des notes basses, les mêmes que celles qui font le charme du violoncelle. Il y a pas mal de contreparties que vous avez notées, mais la qualité du son obtenu l'emporte sur le défaut de dynamique du clavier. Je crois que ce qui est recherché avant tout est cette qualité sonore plus que l'augmentation de la tessiture.
Personnellement je trouve que c'est aussi un avantage de ne plus avoir à recouper les cordes de violoncelle qui valent parfois 40€ l'unité.
Activation désactivation des chanterelles pendant le jeu (intervention de « Nova akropola » sur le forum Tradzone).
J'ai commandé une kerboeuf electro acoustique. Elle dispose de ce système de soulèvement des chanterelles silencieux et surtout qui évite un gros désaccord... juste à titre d'info (cette option n'est pas présentée sur le fichier pdf).
Remarque : info citée telle-que. A préciser dès que possible.
Diverses améliorations (information fournie par un contributeur qui m'a écrit sur adresse privée)
Pour apporter de l'eau à votre
moulin, le luthier autrichien Alexander SEIDLER fabrique depuis
plusieurs années des vielles avec des principes originaux
-
Touches articulées
- Sautereaux à cavalier
- chevalet avec
système de réglage de pression des cordes
- Manivelle droite
J'ai également demandé à un ami qui a une vielle avec le
système de rappel des touches par ressort de prendre quelques
photos.
Je vous les transmettrai quand je les recevrai.
Liste de luthiers allemands découverte à partir du site de M. Seidler.
http://www.drehleier-online.de/bau.html